Les zoonoses (2/2)
Les zoonoses transmises par le chien et le chat
Les zoonoses sont des maladies et infections transmises par le chien et/ou le chat aux personnes vivant au contact de ces animaux de compagnie. Les agents pathogènes responsables de ces zoonoses peuvent des virus, des bactéries (Zoonoses 1), ou des parasites (« vers » ou champignons ; Zoonoses 2).
Les agents pathogènes transmis par les puces
Pour rappel les puces peuvent contaminer le chat, lequel pourra alors transmettre la maladie des griffes du chat (cf fiche Zoonoses-1). Outre cette maladie des griffes du chat, les puces peuvent transmettre le parasite du genre ténia Dipylidium caninum, lors de l’ingestion accidentelle d’une puce et de son parasite. Les symptômes chez l’enfant sont identiques à ceux constatés chez l’animal : prurit anal, mal au ventre, perte d’appétit.
Dipylidium caninum – http://www.dpd.cdc.gov/dpdx/HTML/Dipylidium.htm, Public Domain, Link
Par ailleurs, même s’il ne s’agit pas d’une véritable zoonose, en cas d’infestation importante de l’environnement à cause des chiens et chats porteurs de puces, l’homme peut être piqué par les puces à l’origine d’irritations cutanées sur les jambes ou les bras notamment.
Tiques, acariens responsables des gales et autres arthropodes, à l’origine des maladies dites vectorielles*
Les tiques sont très répandues en France, mais inégalement réparties sur le territoire.
La piroplasmose (ou babésiose canine, due à un parasite du genre Babesia), très fréquente chez le chien, n’est pas transmissible à l’homme.
La maladie de Lyme ou borréliose est présente chez le chien, mais il ne représente pas un risque majeur. Le chien n’est pas un réservoir pour les bactéries du genre Borrelia et il n’y a pas passage des tiques présentes sur l’animal à l’homme. L’homme ne se contamine donc pas au contact du chien infecté, mais par piqûre de tiques infectées, souvent lors d’une promenade avec son chien !
La situation est comparable pour la leishmaniose canine (et féline) puisque l’homme peut, comme le chien, être infecté par ce parasite par piqûre d’un phlébotome, un petit insecte présent en zone méditerranéenne essentiellement, mais les parasites ne sont pas transmissibles du chien à l’Homme directement (sauf cas exceptionnel de contact direct avec une plaie).
En revanche, les acariens responsables de gales chez le chien ou le chat, bien que spécifiques de ces espèces, peuvent contaminer l’homme à la suite d’un contact direct ou indirect.
*Vectorielles car les arthropodes sont les « vecteurs » des agents pathogènes (bactéries, virus ou parasites) transmissibles aux animaux et/ou à l’homme piqués par ces arthropodes
La toxocarose, la zoonose parasitaire souvent sous-estimée
Les nématodes du genre Toxocara sont des parasites digestifs du chien et du chat. Si les chiots et les chatons sont très souvent porteurs de ces parasites, ils peuvent être présents aussi chez des chiens ou des chats adultes. La contamination de l’homme et des enfants surtout, se fait le plus souvent par ingestion d’œufs des parasites présents sur le pelage des animaux, sur des aliments souillés ou via les bacs à sable qui représentent une menace zoonotique majeure. Les signes chez l’enfant infesté sont variables avec des douleurs abdominales, de la diarrhée et des signes cutanés.
Ankylostomose
En zone tempérée, les ankylostomes sont moins fréquents que les Toxocara chez le chien et le chat. En revanche, ces parasites sont fréquents en zone tropicale avec des lésions cutanées dues à des larves (« larva migrans ») chez l’homme ; l’homme s’infeste souvent au contact du sable des plages souillées par des déjections canines ou félines.
L’échinococcose : une zoonose émergente
Domaine public, Lien
Deux parasites du genre Echinococcus peuvent infester l’homme avec parfois des conséquences dramatiques. Ces parasites se transmettent au renard (et plus rarement au chien) par ingestion d’un rongeur parasité dans le cas d’E. multilocularis. Le renard et le chien (de chasse surtout) contaminent l’homme en souillant l’environnement (attention aux fruits des bois !) ou par contact direct ou indirect avec le chien parasité. L’autre échinocoque (E. granulosus) a pour hôte principal le mouton ; le chien de berger, en ingérant les intestins de mouton infesté, peut transmettre le parasite à l’homme.
Autres zoonoses parasitaires
La toxoplasmose avec le rôle essentiel du chat dans la multiplication de ce protozoaire et les teignes dues à des champignons ont été abordées dans des fiches spécifiques.
Prévention de ces maladies parasitaires zoonotiques
Compte tenu de la fréquence et de la gravité de ces zoonoses parasitaires, la prévention demeure essentielle avec des protocoles validés chez le chien et le chat. La vermifugation régulière et le traitement par des antiparasitaires externes, adaptés aux modes de vie et à l’environnement humain (présence d’enfants et/ou de personnes immunodéprimées) des chiens et des chats, sont la clé de voute de la prévention des zoonoses parasitaires. Ces protocoles font l’objet de consensus publiés par l’ESCCAP (« European Scientific Counsel Companion Animal Parasites ») dans différentes langues dont le français et disponibles sur le site de ce consortium d’experts : www.esccap.fr .
A retenirToute manipulation avec un animal domestique devrait être suivie par un lavage des mains afin de prévenir la transmission d’agents pathogènes et des parasites en particulierL’impact des parasites transmis par le chien et le chat peut être (très) fortement diminué en traitant régulièrement les chiens et les chats par des antiparasitaires internes (vermifuges) et externes |
Rédigé avec l’aimable contribution de Michel et Catherine Pépin.
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