Les zoonoses (1/2)
Les zoonoses transmises par le chien et le chat
Les zoonoses sont des maladies et infections transmises par le chien et/ou le chat aux personnes vivant au contact de ces animaux de compagnie. Les agents pathogènes responsables de ces zoonoses peuvent des virus, des bactéries (Zoonoses 1), ou des parasites (« vers » ou champignons ; Zoonoses 2 -article publié en juin).
Les morsures et les griffures sont les principales voies de transmission des zoonoses par le chien et le chat.
Ceci implique que toute morsure ou griffure doit être convenablement et immédiatement nettoyée avec un signalement au médecin traitant selon l’importance de la morsure et griffure. Le léchage sur une peau endommagée (plaie, coupure) peut être assimilé à une morsure superficielle.
Il convient de rappeler que tout chien ou chat mordeur/griffeur doit être mis sous surveillance sanitaire par un vétérinaire (Arrêté du 21/04/97).
Les zoonoses dites de cohabitation sont dues aux contacts avec les chiens ou les chats, incluant le léchage sur peau saine.
Les zoonoses transmises par morsure
La rage : principale zoonose transmise par morsure.
Heureusement, ce risque est désormais très faible en France puisque notre pays est officiellement indemne de rage depuis les années 2000.
Ceci a été rendu possible grâce à la vaccination orale des renards qui constituaient le réservoir du virus de la rage en France et en Europe de l’Ouest.
Malgré ce statut indemne, il convient de toujours rester vigilant face à toute morsure et griffure, surtout quand l’origine de l’animal mordeur n’est pas connue (d’où l’importance de la mise sous surveillance de tout animal mordeur pendant les 15 jours qui suivent la morsure). Cette vigilance est encore plus vraie dès que vous êtes en déplacement à l’étranger dans les pays où la rage est présente et véhiculée essentiellement par des chiens ou des chats errants. Rappelons qu’un jeune touriste français est décédé en 2017 suite à une morsure « banale » au cours d’un voyage au Sri-Lanka.
La persistance de la rage dans de nombreux pays explique la mesure de vaccination obligatoire des chiens et chats (portée sur le passeport) qui voyagent et des animaux de compagnie qui entrent sur le territoire français.
D’autres agents pathogènes peuvent être transmis lors de morsure ou griffure.
En réalité, ces transmissions sont relativement fréquentes mais les conséquences sont en général moindres.
Parmi les bactéries possiblement transmises figurent des pasteurelles, une bactérie au nom compliqué (= Capnocytophaga canimorsus) ou des bactéries pyogènes communes comme des staphylocoques, mais aussi -plus rarement- l’agent du tétanos.
Ces agents pathogènes sont présents dans la flore buccale du chien ou du chat. A l’exception du tétanos, toutes ces infections, si elles sont symptomatiques, démarrent souvent avec les mêmes signes, à savoir :
une douleur et une tuméfaction au site de la morsure suivies plus ou moins rapidement dans le temps par une lymphadénite *. Selon le statut de la personne mordue (enfant ou personne avec un déficit immunitaire), les conséquences peuvent être graves, d’où l’importance de consulter un médecin dès les premiers signes.
Une attention particulière doit être portée aux morsures et griffures du chat car il est très souvent porteur d’une bactérie nommée Bartonella, laquelle lui a été transmise par les puces. Les signes de la maladie des griffures du chat (ou « cat-scratch disease » en anglais) sont très similaires à une pasteurellose avec tuméfaction du site de la griffure et une lymphadénite douloureuse. Dans ce cas, une consultation du médecin est également préconisée.
Ne pas oublier qu’une morsure ou une griffure peut parfois avoir des conséquences traumatiques importantes, en l’absence de toute transmission d’agent infectieux, lorsqu’un nerf ou une articulation sont touchés.
*Lymphadénite = inflammation du nœud lymphatique drainant le site de la morsure
Les zoonoses de cohabitation
La simple cohabitation avec les carnivores domestiques peut exposer l’homme à d’autres agents pathogènes. Des zoonoses graves, certes peu fréquentes, peuvent être transmises dans le cadre de cette cohabitation homme-animal de compagnie : c’est le cas de la leptospirose (urine contaminée chez un chien malade ou sain) ou de la tuberculose à M. tuberculosis (souvent initialement transmise par l’homme au chien).
Du fait de leur promiscuité avec les animaux domestiques (notamment les jeunes animaux), les enfants sont plus exposés à d’autres dangers (par transmission oro-fécale), en plus des nombreux parasites (voir Zoonoses 2), à l’exemple de la pseudotuberculose (qui mime une crise d’appendicite) ou de la campylobactériose (diarrhée auto-limitante). Il est important de bien insister sur le lavage des mains au savon après toute manipulation des chiens et des chats.
Les maladies communes à l’homme et à l’animal
D’autres maladies communes à l’homme et à l’animal, en revanche, ne sont pas directement transmises par le chien ; par exemple la borréliose, ou maladie de Lyme, commune au chien et à l’homme, est une infection contractée par une piqûre de tique porteuse des Borrelia, sans passage du chien à l’homme.
A noter enfin que les rations à base de viande crue et d’os (régime « BARF** ») peuvent être à l’origine d’infections (souvent des toxi-infections) chez la personne préparant ces rations en raison de la mauvaise qualité bactériologique de certaines viandes crues.
** BARF = « Biologically Appropriate Raw Food »
A retenir
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Rédigé avec l’aimable contribution de Michel et Catherine Pépin.
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